Obtenir une augmentation - mode d'emploi. Grâce à Georges Perec vous connaîtrez toutes les recettes pour demander une augmentation de votre chef de service ! Un jeu de l'oie de l'employé modèle et une comédie bouffonne sur la cruauté de l'injustice sociale…
L'augmentation ou « Comment, quelles que soient les conditions sanitaires, psychologiques, climatiques, économiques ou autres, mettre le maximum de chances de son côté en demandant à votre chef de service un réajustement de votre salaire… » Un long titre pour un parcours du combattant haletant. « Vous avez mûrement réfléchi. Vous avez pris votre décision et vous allez voir votre chef de service pour lui demander une augmentation. » Dès la première réplique, vous voilà pris dans un engrenage infernal dont vous n'êtes pas près de sortir !
« Perec transforme le langage en jeu de l'oie, note le metteur en scène Jacques Nichet. La parole tourne en rond, en spirale plus exactement. On doit sans cesse revenir à la case départ, reprendre la partie : elle n'aura jamais de fin. » Tout est possible en effet. Le chef est dans son bureau ou il n'y est pas. Si on choisit de l'attendre dans le bureau voisin, on peut papoter avec Mademoiselle Yolande ; mais elle n'est peut-être pas d'humeur à bavarder ? Si on opte pour un repli dans le couloir, on piétine… et si… et si…
Pour cheminer avec l'employé dans le labyrinthe des prétentions salariales, Perec varie à plaisir son jeu d'écriture. Comme des vagues, les variantes se superposent, selon le flux et le reflux de la partition. Pour Jacques Nichet, c'est une évidence, L'augmentation avec ses répétitions en spirale appelle à une mise en scène musicale. Se prenant au jeu, il a entraîné son Atelier volant dans des variations endiablées. Chant, musique et vidéo se mêlent au jeu des acteurs pour révéler à chaque recommencement une nouvelle facette du monde absurde de l'entreprise.
Directeur du Théâtre national de Toulouse-Midi-Pyrénées depuis octobre 1998, Jacques Nichet a récemment monté Mesure pour mesure de Shakespeare, Les cercueils de zinc de Svetlana Alexievitch, Antigone de Sophocle.

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Plus qu'une pièce au sens traditionnel du terme, il s'agit d'une suite de propositions et d'hypothèses où la logique, poussée à son extrême, conduit chacun sur les chemins les plus sûrs de la folie. Jacques Nichet la met en scène sur une musique d'Hervé Suhubiette, avec la rigueur d'un chef d'orchestre, dominant chaque note, chaque pause avec une maestria époustouflante. Sous sa baguette, les sept jeunes interprètes font merveille – tous chanteurs-comédiens-musiciens de l'Atelier volant dirigé par Jean-Michel Vives. L'exercice est ahurissant.
Didier Méreuze. La Croix

création musicale Hervé Suhubiette, version jouée et chantée par les comédiens de l'Atelier volant du Théâtre national de Toulouse, atelier de formation et de recherche sur le théâtre musical, promotion 2004/2005 : soprano Elise Beckers, baryton Olivier Berthelot, mezzo-soprano Caroline Champy, baryton léger Nicolas Giret-Famin,
violoniste/mezzo-soprano Blandine Gueguen, accordéoniste/baryton Nidal Qannari, clarinettiste/baryton Hugues Soualhat - collaboration artistique Caroline Chausson et Jean-Michel Vives, scénographie Pierre Crousaud, environnement sonore Aline Loustalot, lumières Celso Domeque, costumes Nathalie Trouvé, conception vidéo Signé Lazer - production TNT - Théâtre national de Toulouse Midi-Pyrénées, avec le soutien de la Direction régionale des Affaires culturelles Midi-Pyrénées, de l'AFDAS et du Conseil régional Midi-Pyrénées. Texte publié aux Editions Hachette

Grand Théâtre
ma. 4 au ve. 7 octobre 05
à 20h30 sauf mercredi et jeudi à 19h30
location ouverte à partir du mercredi 21 septembre