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D'après J.-C.
chorégraphie Herman Diephuis

Le beau ne réside que dans la projection mentale qu'on en a. Démonstration pertinente et impertinente par Herman Diephuis qui revisite en gestes la peinture de la Renaissance. En accéléré ou façon disco, son catalogue d'images fait vibrer la sensualité des poses christiques et brouille les frontières entre masculin et féminin.
Le retour du beau mouvement est annoncé. Pour Herman Diephuis, la question se pose dès lors : « Par quel chemin atteindre la beauté du geste ? Si nous l'avons perdue et que nous ne pouvons la retrouver en nous-mêmes, devons-nous la chercher ailleurs ? » Pour répondre à ces questions, il choisit comme terrain d'investigation l'art de la Renaissance : « Devant les tableaux et sculptures de la Renaissance italienne, flamande, allemande et française, ceux traitant de la vie du Christ se sont imposés d'eux-mêmes. Le choix des tableaux religieux a induit de nouvelles règles et contraintes, le recours au « bricolage » face à la difficulté de produire des formes et sensations du beau, d'autres questions inédites pour nous. Comment, par exemple, représenter un miracle ? »
Postures immobiles, déhanchés, pamoisons, arrêts sur image suspendus… Scène religieuse après scène religieuse, de Vierges à l'enfant en Descentes de croix, les danseurs Julien Gallée-Ferré et Claire Haenni partent en quête d'un mouvement qui découle paradoxalement de regards portés sur ces représentations immobiles.
Nul blasphème, nulle provocation dans cette démarche. Transférer la représentation en deux dimensions du geste dans la peinture de la Renaissance dans les trois dimensions vivantes d'un plateau de danse, c'est, selon les mots de Gérard Mayen « faire démarrer une machine à produire du décalage, de l'interstice, du glissement ; et par-là notamment un certain lot d'humour. Le procédé même du fondu-enchaîné entre des dizaines de postures originellement immobiles n'est pas sans rappeler le saccadé toujours un peu émoustillant du film muet. »
Herman Diephuis commence son parcours professionnel en 1984 chez Régine Chopinot et collabore aux créations de Mathilde Monnier, Jean-François Duroure, Philippe Decouflé, François Verret et Jérôme Bel. En 2004, il fonde sa compagnie et crée D'après J.-C. Il prépare Dalila et Samson (création en novembre 2005).

la presse
Surgis tous deux d'une mort impérieuse et voilée, les danseurs posent en pietà. De la position des bras aux regards, la plupart des signes sont respectés. Mais on déborde du strict cadre du tableau. Tous deux portent des vestes de survêtement imprimées du mot misericordia. Bientôt, des non-danseurs les rejoignent. C'est étrangement beau. Iconophile autant qu'iconoclaste, ce duo questionne notre regard et son rapport avec l'image.
Marie-Christine Vernay. Libération

interprètes Julien Gallée-Ferré et Claire Haenni, lumières Patrice Besombes, scénographie Annie Tolleter, collaborations artistiques Simone Verde et Véronique Defranoux, musiques de Jean-Sébastien Bach, montage son Frédéric Minière - coproduction Rencontres chorégraphiques internationales de Seine-Saint-Denis, La Petite Fabrique, Centre chorégraphique national de Montpellier Languedoc-Roussillon, La Ferme du Buisson - Scène nationale de Marne-la-Vallée, avec le soutien de la DRAC Ile de France

Grand Théâtre
ve. 14 et sa. 15 octobre 05

à 20h30 - location ouverte à partir du vendredi 30 septembre
spectacle présenté en collaboration avec le Centre national
de danse contemporaine Angers