Les riffs de Jimmy Page… La voix de Robert Plant… La puissance du batteur Bonzo John Bonham… Dans la formidable mouvance musicale des années soixante-dix, un groupe invente l'histoire du rock : Led Zeppelin. Aujourd'hui, la magie opère toujours : autour de Franck Tortiller, neuf musiciens font revivre l'esprit Led Zep. Quand le jazz rend hommage à des géants du rock…
En 1968, toute une génération découvre, médusée, les riffs puissants de Jimmy Page, l'un des premiers « guitar hero » de l'histoire… Le Zeppelin vient de décoller ! Rarement un groupe aura aussi bien porté son nom : « Dirigeable de plomb » ("led" pour « lead »), un curieux paradoxe pour définir cet amalgame entre lourdeur et légèreté, puissance et sensibilité, virilité et sensualité.
Plus qu'un hommage, c'est un retour aux sources pour Franck Tortiller et ses musiciens, bercés au rock progressif des années 70 : « Led Zeppelin fait partie de notre patrimoine musical. Nous avons fait nos premières armes en jouant cette musique. » Le vibraphoniste a beaucoup réécouté les disques, les concerts et, après toutes ces années, il reste époustouflé : « Les compositions étaient en constante évolution ! Certains de leurs hits comme Dazed and confused pouvaient durer plus de 45 minutes en concert. Mais ce qui reste déterminant à mes yeux est cette liberté, cette constante créativité qui faisait de Led Zep un groupe d'exception. »
Vincent Limouzin, l'autre vibraphoniste de l'orchestre, est un passionné de ce groupe et il connaît toutes les chansons par cœur ! Quant au batteur David Pouradier Duteil, c'est un grand fan de John Bonham. On l'imagine, tous étaient très curieux de jouer ce programme avec le nonet, soit sans guitare, sans chanteur, mais avec quatre cuivres, percussions, et samples… Un pari insensé que Franck Tortiller a réussi : à la tête d'un mini big band à l'orchestration singulière, privilégiant les cuivres et les instruments percussifs, il déploie tout son savoir-faire, moins pour revisiter que pour s'approprier cet univers lyrique et ensauvagé. Il ne transforme pas la musique de Led Zeppelin en jazz, il en capte l'essence pour inventer un terrain d'entente entre deux univers apparemment inconciliables. En électron libre, Xavier Garcia travaille la matière sonore : une bribe de voix de Robert Plant, un solo de John Bonham, quelques accords de Jimmy Page… Et l'on retrouve au programme les « incontournables », Stairway To Heaven, Kashmir, Black Dog, Dazed And Confused, Rain Song… Tout ça sans une ombre de nostalgie.

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Tortiller a su éviter tous les écueils habituels de l'exercice. La puissance dévastatrice du quatuor anglais n'est pas noyée dans un académisme ronflant, pas plus que les arrangements ne se contentent de « jazzifier » paresseusement sa musique en y piochant, ça et là, les quelques séquences propices à un tel traitement. C'est un échange ludique et complice qui s'instaure alors entre musiciens et public, et la musique qui en résulte est un superbe hommage, non seulement à l'esprit de Led Zeppelin mais aussi à la longue et riche tradition du big band dans ce qu'elle a de plus intemporel.
Aymeric Leroy. citizenjazz.com

Franck Tortiller vibraphone, marimba, arrangements, Patrice Héral percussions, chant, samples, Vincent Limouzin vibraphone, clavier, électronique, Michel Marre tuba, bugle, Nicolas Genest trompette, bugle, Jean-Louis Pommier, trombone, Eric Séva, saxophones, Yves Torchinsky, contrebasse, David Pouradier Duteil batterie, Xavier Garcia, samples. L'album Close to heaven - Tribute to Led Zeppelin sortira en février 2006 chez Chant du Monde - Harmonia Mundi

Théâtre Chanzy
ma. 18 octobre 05
à 20h30
location ouverte à partir du mercredi 5 octobre