Informations sur l'image Fermer
FICHIER: 01augmentation.jpg
TITRE:
DESCRIPTION:
AUTEURS ET REMERCIEMENTS:
COPYRIGHT:
01augmentation
Le faiseur de théâtre
de Thomas Bernhard
mise en scène Yvon Lapous

Dans une auberge de province, le directeur d'une troupe ambulante attend vainement le début d'une représentation de sa pièce, en compagnie de sa femme hystérique, de son fils bon à rien et de sa fille «restée bête». Tel un Don Quichotte pathétique, il vitupère contre tout et tous ! Une écriture noire qui est paradoxalement une apologie de la vie.
Une salle d'auberge comme on en trouve à la campagne. Bruscon, comédien d'État, débarque avec sa famille. Il doit jouer ce soir La Roue de l'Histoire, une comédie qu'il a écrite. Mais la salle n'est pas prête, le plancher de l'estrade est pourri, on fabrique le boudin dans la pièce voisine, et, pour couronner le tout, le capitaine des pompiers locaux n'autorisera peut-être pas l'extinction de l'éclairage de secours, condition indispensable au déroulement du spectacle.
Bruscon tente de sauver ses restes de pouvoir et de talent. Tour à tour vieil homme insupportable ou artiste clairvoyant, il s'emporte dans une ivresse verbale et tout y passe ! Il dénonce en vrac la bêtise, l'inculture, les faux-semblants, l'infantilisation des masses… « Tous artistes d'État ! » braille-t-il ! Et ce personnage envahissant qui s'empêtre dans ses contradictions, capable de lucidité comme de mauvaise foi, nous atteint par sa terrible humanité.
Rebelle et polémique, le personnage de Bruscon emplit ici la fonction du philosophe dans la cité antique. « Thomas Bernhard aime à transgresser les genres dramatiques, note Yvon Lapous qui met en scène ce spectacle. L'auteur avoue sa fascination pour le théâtre de marionnettes. Ses personnages ont quelque chose de masques ou de figures en colère que ce dernier manipule avec un malin plaisir devant nos yeux. » On a pu dire que ce Faiseur de théâtre, écrit en 1984, était une véritable machine à injures. « En fait, disait Thomas Bernhard, j'ai toujours donné de quoi rire. Mais je ne sais pas, les gens n'ont pas d'humour, ou quoi ? Moi, cela m'a toujours fait rire, et aujourd'hui encore : quand les choses me semblent insipides ou qu'il y a une période tragique, j'ouvre un de mes livres, et c'est encore ce qui me fait le plus rire. »
Poète, romancier, homme de théâtre, Thomas Bernhard n'a cessé d'affirmer ses prises de positions contre l'état autrichien. Mort en 1989, il laisse un testament où il interdit la diffusion et la représentation de ses œuvres en Autriche pour les cinquante prochaines années.
Fondé par le comédien et metteur en scène nantais Yvon Lapous, à qui l'on doit une remarquable version des Mains sales, le Théâtre du Loup a récemment créé L'Enfant recherché de Jens Smaerup Sorensen.

traduction Edith Darnaud, conception Yvon Lapous, assistante à la mise en scène Céline Langlois,
avec Yvon Lapous, Martine Lepage-Fornasari, Bertrand Ducher, distribution en cours - production Théâtre du Loup - Texte publié aux Editions de l'Arche - création en novembre 2005


Grand Théâtre
ma. 6 au ve. 9 décembre 05

à 20h30 sauf mercredi et jeudi à 19h30
location ouverte à partir du mercredi 23 novembre