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Youn Sun Nah 5
So I am...
Une voix troublante, venue d'ailleurs… Comme un ovni dans l'univers du jazz, la chanteuse coréenne Youn Sun Nah pose sa voix ailée sur des compositions raffinées et intimistes. Entre cris et chuchotements, un jazz au féminin qui affirme son pouvoir de séduction entre Occident et Orient.
Dotée d'une technique vocale très sûre, capable de jouer sur plusieurs timbres, Youn Sun entretient avec le jazz et l'improvisation, une relation parfaitement naturelle. La chanteuse coréenne use de sa voix comme d'un instrument. Elle a aussi le talent de s'entourer d'une fine équipe de musiciens, dont certains la suivent depuis ses débuts, soit l'éblouissant vibraphoniste David Neerman qui conduit le bal, soutenu par le "drive" vigoureux de David Georgelet à la batterie, la juvénile ardeur de Benjamin Moussay au piano et la concentration efficace et discrète du bassiste franco-israélien Yoni Zelnik. Une formation où quatre nationalités sont représentées, mais qui se définit comme un ensemble de jazz français puisque tous les musiciens sont basés à Paris – excepté Youn Sun Nah dont le cœur balance entre Paris et Séoul.
La musique de ce quintet va à l'essentiel et fuit l'épate. Un jazz à la fois minimaliste et ambitieux qui se nourrit du caractère cosmopolite du groupe et nous transporte de l'Occident à l'Orient avec un sens mélodique rare, une énergie sauvage, en évitant l'écueil du cliché.
Youn Sun Nah chante en anglais et en coréen, mais aussi en hébreu. Qu'elle murmure sa mélancolie sur quelques notes de piano ou qu'elle se laisse aller aux humeurs espiègles du vibraphoniste, l'équilibre est si naturel que chacun semble se fondre dans un chant continu, vivant. Dans un climat de jardin oriental, la chanteuse se balade en toute liberté et explore une vaste gamme d'émotions : tour à tour tendre, émouvante, audacieuse ou mystérieuse, sa voix fraîche, ensorcelante, travaille toutes les modulations et les variations du cri. Agile à changer de ton, troublante dans ses aigus, Youn Sun Nah scatte et swingue hors des sentiers balisés, passe du murmure à l'audace vocale, sculptant les syllabes avec sensualité. Un moment de liberté musicale qui va au-delà de la sphère du jazz tout en y puisant ses racines.
la presse
La belle Coréenne enchante de plus en plus de fans. Son approche singulière du jazz, auquel elle mêle sa langue natale, nous transporte très loin dans un univers en demi-teinte insufflant une énergie tempérée de douceur. Scatteuse sensuelle, Youn Sun Nah installe un climat intime et envoûtant, entre murmures et déchirement, en jouant sur des variations d'intensité.
Le Nouvel Observateur
Youn Sun Nah chant,
Benjamin Moussay piano,
David Neerman vibraphone,
Yoni Zelnik contrebasse,
David Georgelet batterie
Théâtre Chanzy
ma. 7 mars 06
à 20h30
location ouverte à partir du mercredi 22 février |
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