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Les Présidentes
de Werner Schwab
mise en scène Solange Oswald

Sexe, crottes et religion… Entre fantasmes et désillusions, trois femmes aigries, obsédées par Dieu et les excréments humains, étalent leurs frustrations. La jubilation verbale et l'humour grinçant d'un auteur autrichien qui crache son théâtre au visage de la bourgeoisie.
Du fond de leur cuisine, trois bigotes ressassent leur quotidien médiocre et rêvent de rejoindre un jour le rang des « gens meilleurs ». La providence s'est déjà chargée de tout : il n'y a plus qu'à attendre… Mais Dieu ne sert que d'échappatoire à leur solitude. Un catalyseur de leurs névroses. « Ces trois bonnes femmes se parlent mais ne s'écoutent pas, explique Solange Oswald. La parole de l'autre n'est qu'un rebond à leur propre parole. Elles ne peuvent prendre vie que dans les mots.» Ces figures de petites bourgeoises autrichiennes sont essentiellement occupées de leur fonction vitale : ingurgiter, déféquer. Selon Marie, la plus jeune, tout ce qui est créé par Dieu est beau et bon, le monde est créé par Dieu, donc le monde est beau et bon. En appliquant à la lettre ce syllogisme, elle s'est prise d'une affection particulière pour la merde et prend un malin plaisir à plonger sa main dans la cuvette des toilettes lorsque elles sont bouchées. Un acte d'amour envers le prochain. « Cette langue absurde et comique, poussée à l'extrême, dénonce l'individualisme ambiant des sociétés contemporaines où, de plus en plus, la devise “chacun pour soi” est adoptée par tous. Ce repli sur soi, d'une actualité saisissante, méritait d'être mis en scène », ajoute Solange Oswald.
Les Présidentes sont jouées par des hommes, sur un ton tragico-burlesque. On y découvre la langue originale de Schwab l'iconoclaste, entre Rimbaud, Rabelais et Sade. Il s'agit pour lui de « violer la grammaire, détruire la langue officielle pour inventer une autre réalité, opposer à la violence du monde la violence de ses propres mots. » Werner Schwab, mort à l’âge de 35 ans, a écrit plusieurs Drames fécaux : Les Présidentes, Extermination, Excédent de poids et Ma gueule de chien.
Défricheurs d'espaces non théâtraux et inventeurs de spectacles-parcours, Joël Fesel et Solange Oswald conduisent avec le Groupe Merci des expériences au croisement du théâtre, de la poésie et des arts plastiques, les «Objets nocturnes». Le Groupe Merci a mis en scène plusieurs pièces de Patrick Kermann, notamment La mastication des morts. Les Présidentes est classé «Objet nocturne n° 17».

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Solange Oswald a choisi trois hommes pour interpréter ces personnages noyés par le système, ce qui provoque d'emblée une certaine forme de rire, mais un rire féroce et cruel. Surtout, le ton est résolument burlesque, comme pour mieux exorciser la tragédie de ces existences pathétiques. Ce spectacle indispensable, qualifié d'« Objet nocturne n°17 » par le Groupe Merci, n'échappe pas à l'exigence avec laquelle la troupe a pris la route, empoignant des textes transgressifs mis en lumière dans des lieux atypiques, en marge des circuits officiels. Salutaire.
Jérôme Gac. Intramuroshebdo

Avec Georges Campagnac, Fred Cuif, Sacha Saille, installation plastique et sonore Joël Fesel, son Tom A. Reboul, photo Luc Jennepin - production Groupe Merci avec le soutien de DRAC Midi Pyrénées, Conseil régional Midi Pyrénées, Conseil général Haute-Garonne, Ville de Toulouse, ADAMI

Atelier Jean Dasté
ma. 11 au sa. 15 avril 06

à 19h ET 21h
location ouverte à partir du mercredi 29 mars
durée 1h