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Waterproof
(re-création)
chorégraphie Daniel Larrieu
Créée en 1986 à la piscine Jean-Bouin d'Angers, cette pièce, qui devint emblématique du travail de Daniel Larrieu, est recréée cette année dans le lieu même où elle est née ! Une longue résidence au CNDC permettra aux interprètes d'origine de se « replonger » dans l'aventure de cette pièce chorégraphique conçue et travaillée dans l'eau, où vidéo, lumière, son et danse sont influencés par l'environnement de la piscine et participent à son exploration.
En 1985, Anne Fremy invite différents artistes à déplacer leurs outils et leur processus de création dans l'eau. Quelques danseurs se retrouvent à la piscine de Vincennes pour des moments subaquatiques.
En 1986 la compagnie Astrakan est reçue en résidence à Angers autour d'un projet qui fera date, et travaille pendant trois mois dans la piscine Jean Bouin à l'élaboration de Waterproof. Période particulière de la danse contemporaine française qui s'approprie des lieux publics et les transforme en lieux de représentations.
À l'occasion des 20 ans de cette production, je décide de recréer cette pièce. Je contacte donc les interprètes de l'époque, qui acceptent tous, et invite d'autres danseurs à participer au projet.
Travailler intensément en milieu aquatique conduit à l'expérimentation de champs inhabituels, et à la découverte d'un autre usage des sens, d'un autre mouvement. Reprendre cette création – singulière dans mon parcours – constitue un retour sur ces expériences et sur l'étendue de celles conduites par la danse contemporaine ; c'est rappeler les enjeux que ce mouvement représente. Waterproof est une pièce aux sonorités de guerre, de lutte, de combat, ici avec l'élément liquide, une manière de respirer, de prendre de l'air, de conduire le mouvement. Peu de gens ont vu cette production, beaucoup connaissent le film. Retour au réel, 20 ans plus tard.
Daniel Larrieu
la presse
Peu à peu, j'espace les goulées d'air, je décompresse, tranquille, j'ai l'heureuse impression d'avoir le buste plus large, de vadrouiller en plein ciel liquide. L'eau est tiède… L'apesanteur rend euphorique… Assis nulle part et sur rien… Plus ça va, mieux je suis au fond de la piscine. Plus envie de sortir, dommage qu'il faille respirer. Ce doit être l'ivresse des fonds qui gagne. Le silence souligne la souplesse des formes, la douceur des rythmes… Le haut, le bas ? Interchangeables. Les directions ? Aléatoires et vacillantes. Perturbation, ma sœur ! Les corps s'agrègent et se désistent, les étreintes passent et glissent, solubles indéfiniment, tout pousse ici à la mutation, au doux change des formes… L'eau est une drôle de caresse, légère et absorbante. L'eau libère et captive à la fois car en elle tout bouge, mais tout bouge avec elle. Le corps déplacé déplace son volume d'eau. Aussi dépend-il de son propre mouvement. Peu à peu, je m'absente. L'ivresse aspire, un tantinet morbide. Quelque chose me dit que je devrais sortir… La surface, ce visible horizon, cède-t-elle à la face cachée des choses. Le réel est une glace sans tain.
Christine Rodès. Pour la danse, mars 1986.
chorégraphie Daniel Larrieu sur une proposition originale de Anne Fremy avec Dominique Brunet, Alain Buffard, Didier Chauvin, Anne Fremy, Claude Fremy, Daniel Larrieu, Bertrand Lombard, Michel Reilhac, Laurence Rondoni… (distribution en cours), assistante Fanny de Chaillé, régie générale Christophe Poux, lumières Françoise Michel, partition sonore Jean-Jacques Palix, Eve Couturier, vidéo Jean-Louis Letacon, Luc Riollon, costumes Junko Shimada, Roger Flea, coordination Hélène Joly et Tanguy Accart - production Astrakan, partenaires CNDC Centre
national de danse contemporaine, avec le soutien financier et logistique de la Ville d'Angers, festival Paris Quartier d'été
Piscine Jean Bouin
me. 21 au ve. 23 juin 06
à 21h30 - location ouverte à partir du mercredi 7 juin
spectacle présenté en collaboration avec le Centre national de danse contemporaine Angers |
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