Créé en mars dernier au NTA, Le Capital de Sylvain Creuzevault a marqué les spectateurs qui l’ont vu évoluer chaque soir durant deux semaines au fil d’un travail collectif passionné. Un théâtre-tribune grandeur nature avec une galerie de personnages bien trempés.
Sous son nouveau titre, Le Capital et son singe, ce spectacle sera l’un des grands moments de la rentrée au Festival d’Automne qui le présente ainsi :
On avait senti qu’ils s’intéressaient au fonctionnement du pouvoir : après Le père tralalère et Notre terreur, Sylvain Creuzevault et ses camarades investissent avec leurs armes de théâtre – improvisation, écriture au plateau, élaboration collective – un continent de pensée révolutionnaire. Chant inaugural des consciences prolétaires et des combats socialistes, méthode critique échevelée pour les uns, pour d’autres bon pour les poubelles de l’histoire, Le Capital, texte douloureusement élaboré et inachevé, édité en 1867, est pour la plupart d’entre nous un monument inconnu...
En faire théâtre, ce n’est pas “peindre en rose le personnage du capitaliste et du propriétaire foncier, ni celui de l’archaïque ouvrier, ni Jacques Bonhomme le paysan, ni les pétro-subjectivités urbaines, ni les métaphysiciens de réseaux, ni les endettés du monde entier...” Ils n’interviennent dans cette “Difficile comédie” que comme les grimaces des structures cachées de notre monde – celles qui rendent difficile d’apercevoir les visages... Avis aux spectateurs : “Il ne s’agira pas de rêves, ni d’utopie ; et de théâtre politique, c’est comme de rapport sexuel, il n’y en aura plus ! Ce sera de la comédie, pure, dure".
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La presse
On rit beaucoup, on attrape au vol les concepts, on se perd pour mieux se retrouver… Creuzevault a réussi son pari de monter une « difficile comédie », métamorphosant en matériau de théâtre les équations économiques – et surtout l’angoisse philosophique de Marx quant à l’avenir de l’homme dans un système de plus en plus organisé et abstrait. Le capital (constant) du metteur en scène, c’est sa troupe virtuose – jouant le naturel, sur le fil de l’impro, puis capable de transformer un paragraphe de Marx ou d’Engels en tirade shakespearienne. Si ce spectacle mûrit, comme on l’imagine, il va faire un tabac, un carton. Mieux, une révolution…
Les Échos
Les dates
Festival d’Automne
- du 5 septembre au 12 octobre / La Colline - théâtre national
- 5 et 6 novembre / La Scène Watteau, scène conventionnée de Nogent-sur-Marne
Tournée
- Du 26 au 29 novembre / Mc2 Grenoble
- 4 et 5 décembre / Théâtre de l’Archipel scène nationale de Perpignan
- du 4 au 6 février / La Filature de Mulhouse
- 13 et 14 février / Le Cratère scène nationale d’Alès
- 11 au 14 mars / Bonlieu scène nationale d’Annecy
- Du 13 au 16 mai 2015 / Théâtre national de Bruxelles dans le cadre du Kunstenfestivaldesarts