Ricercar

Retour au calendrier
MISE EN SCÈNE François Tanguy

Théâtre du Radeau

du lundi 2 au vendredi 6 juin 08

Avec un artiste d'exception, un voyage nomade dans un univers où toutes les rencontres oniriques sont possibles. Le théâtre du monde.



Ricercar, comme les opus précédents du Radeau, ne raconte pas d’histoire, ni d’ailleurs ne se raconte. Il faut s’embarquer, s’abandonner, ne rien chercher, ne pas vouloir comprendre à tout prix. Le texte n’est qu’une composante parmi d’autres. Du plateau nous parviennent des fragments de Lucrèce, Danièle Collobert ou Ossip Mandelstam, des mots, des phrases en français ou dans des langues étrangères, ou leurs échos perdus. Des torrents de musique s’élèvent puis s’arrêtent de façon abrupte. Comme l’exprime François Tanguy, « Mon théâtre n’a pas la prétention de représenter, ni d’énoncer un propos. Le spectacle existe comme un acte qui se définit par lui-même. Mon rôle ne consiste pas à décider du sens mais à inviter le spectateur à traverser cette expérience des sens, et pour cela à apprêter l’hospitalité, c’est-à-dire à dégager la vue, à construire une optique qui ne vise pas pour autant à montrer. »

Sur scène, il y a comme souvent chez François Tanguy des panneaux de bois qui dessinent des lignes de fuite, des tables et des chaises en désordre, et des perspectives qui s’envolent vers un lointain mystérieux. Le jeu des acteurs, comme la ligne musicale et décorative, fait l’objet d’un traitement original. Enveloppés dans une lumière et une musique qui les guident et les bercent, des hommes et des femmes étranges semblent revenir d’on ne sait quel voyage ; hommes en chapeaux ronds, vestes et longues jupes, ladies victoriennes en robes à crinoline ou figures errantes. Rarement lumière, musique, mots et gestes se répondent d’une manière aussi vibrante que chez François Tanguy. Ils incitent à dévier le regard, à écouter autrement, et mènent chacun là où l’étrangeté repose dans le quotidien, où l’ordre du monde et le désordre des âmes et des corp s’affrontent et se rejoignent. Le spectateur est convié à une randonnée sensible. C’est là du théâtre considéré comme une lampe tempête, une loupiote pour égarés, un moment sauvegardé.
En vingt ans environ, François Tanguy et le Théâtre du Radeau ont présenté un travail sans égal dans le panorama du théâtre hexagonal et international. C’est à partir de 1985 que depuis un phalanstère nommé La Fonderie naissent des spectacles reconnaissables entre tous, tels Fragments forains (1989), Chant du bouc (1991), Choral (1994), Les Cantates (2001), Coda (2004)…
Daniel Besnehard

Tanguy et sa bande font de chacun de nous, soudain, le metteur en scène de leurs sensations, émotions, impressions. Jusqu’à y oublier tout repère. Théâtre, hypnose, rêve, conte ? Mais qu’est-ce après tout que le théâtre ?
Fabienne Pascaud. Télérama

Nouveau Théâtre d'Angers - Théâtre Le Quai - 17 rue de la Tannerie - BP 10103 - 49101 Angers cedex 02
Tél 02.44.01.22.44. Fax 02.44.01.22.55 - Billetterie 02.41.22.20.20

© web, graphisme, illustrations Laëtitia Brouard/NTA - Jean-Christophe Bellier - Françoise Deroubaix