Dans un climat de brumes, une pièce baignée de rêve qui fait la part belle aux mystère du subconscient.
En Hollande, vers 1910, dans une vieille maison, la jeune Riemke attend son frère Nico, qui revient des Indes après un long séjour. Sa fiancée Romée est bouleversée : en passant près des étangs, elle a vu un homme qui se noyait. Rêve ? Hallucination ? Dès que Nico rentre, Romée est frappée par les ressemblances entre lui et le noyé. Cette similitude tragique va hanter son esprit…
Le théâtre de Lenormand est un théâtre unique, exceptionnel. Il ne ressemble à aucun autre : c’est le théâtre du gouffre. Des tristesses irraisonnées, de l’incertitude des voies à suivre, du dégoût de soi-même… Ce mépris du plaire et de la concession, ce rejet féroce et buté de ne pas vouloir chanter avec les autres l’air du temps font de Lenormand un homme rare, donc exclusif. Et exclu. Pourtant, ce poète fut monté par les plus grands metteurs en scène de l’entre-deux-guerres, les Pitoëff, Gémier, Baty, Reinhardt…
Le temps est un songe est une de ses premières oeuvres. Présentée avec un immense succès à Paris au lendemain de l’armistice, en décembre 1919, la pièce est courte, haletante. C’est la seconde pièce de Lenormand que je mets en scène. J’éprouve pour ce théâtre des ténèbres de l’âme une affection inexplicable. Les vaines questions que se posent les personnages de Lenormand, lointains cousins d’Hamlet pour certains, ne manquent jamais de me saisir. Comment ne pas aimer ces gens hébétés devant les mystères, les incertitudes de la vie, dévorés par la lèpre de leur inquiétude, inévitablement anéantis par cette « puissance triste qui fait le soleil moins clair et l’herbe moins verte ? » Découvrons Lenormand. Jean-Louis Benoit
Date
- Du mercredi 6 au vendredi 8 février 08